Créatrice de la Maison Vertumne
Je suis arrivée à la fleur par la porte dérobée d'un jardin, en Bretagne. Mon amie, fleuriste de marché et passionnée de fleurs inattendues, y cultivait agapanthes, zinnias, cosmos, pois de senteur, roses de jardin.
J'ai passé les vacances de Pâques de mon 12ème printemps à quatre pattes, semant les annuelles qui, cet été là, fleuriraient son étal. L'été suivant, je cueillais et assemblais ces pousses devenues grandes... Et tombais dans la potion magique. La vocation.
J'aime dénicher dans les haies l'églantine, le bonnet d'évêque, les ronces qui apporteront spontanéité et légèreté au bouquet. Mes relations mondaines sont les roses parfumées et les pivoines, mes amies plus discrètes se nomment anémone, astilbe, clématite ou digitale…
J'aime aussi les fleurs mal aimées, recueillant au fil des campagnes et des saisons des ravenelles, bourses à pasteur, dyll et autres crucifères, ombellifères ou graminées qui constitueront un feuillage original.
Si la pensée, le myosotis, la primevère, la linaire cymbalaires sont mes complices, j'affectionne aussi ces fleurs des bouquets d'enfants… Et la nostalgie des courtes tiges que seuls les petits doigts savent trouver et amadouer
Mon secret ? Mes compositions se font toutes seules, dictées par ma seule curiosité.
Je coupe, ramasse presque n'importe quoi : écorces brutes, végétaux fauchés... Si le vent a plié une tige, j'improvise autour de cet accident et, telle une histoire, le bouquet se lie et se raconte autrement.